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La commémoration du génocide congolais « Genocost » du 02 août: Une bonne initiative mal démarrée?

Updated: Nov 16, 2023


Le 02 août 2022 était une journée de commémoration du « génocide congolais » qui a emporté des millions de personnes selon certains rapports. Ce « génocide » a été baptisé publiquement « Genocost » vingt ans après la guerre de 1998 en référence des crimes qui ont été documentés par le rapport mapping[1]. Ce fut le résultat des combats menés par les activistes de droits humains. La guerre dont fait référence cette journée elle opposait les rébellions RCD et MLC soutenues par le Rwanda, Ouganda et Burundi d’un bloc et, Congo Kinshasa soutenu par Angola, Zimbabwe, Tchad et Namibie d’un autre block. Initié et organisée par les sociétés civiles, associations, fondations qui militent plusieurs années pour la justice aux victimes. Cette journée historique est un produit d’un combat dont le moteur est Dr Denis Mukwege, lauréat de prix Nobel de la paix. C’était la première fois cette date qui correspond au déclenchement de la guerre cité ci-haut était désignée comme une journée dédiée à la commémoration d’événements traumatiques qui ont touché les congolais et les réfugiés Rwandais surtout dans la partie est du pays. Une évolution importante a été observée cette année car le gouvernement congolais avait pris part comme il a exprimé via son a twitte Patrick Muyaya, ministre de communication et porte parole du gouvernement Congolais « #RDC: pour nos compatriotes décédés par millions, pour l’honneur de leurs mémoires, la paix de leurs âmes et en souvenir de leur innocence, joignons nous à cette initiative contre l’oubli et pour la justice #TokosobanaBinoTe #ChangementDeNarratif #BendeleEkweyaTe »[2].Seul les Banyamulenge étaient exclus. Cet article analyse des raisons auxquelles cette date a été désignée, le rôle que jouent les identités des victimes, omission/effacement de certains lieux de mémoire. Vu la dynamique observée sur ce sujet depuis l’accession au pouvoir du Felix Tshisekedi il est à l’intérêt de la population de connaitre le changement, manipulation, exclusion mémorielle, conflits mémoriels qui la caractérisent. Le débat sur le nombre de victimes porte peu dans cette présente analyse.


La désignation le 2 août: minimisation d’autres crimes?

Plusieurs raisons sont à la base de cette désignation. La désignation du 2 août non seulement cache sciemment les massacres commis en 1996 contre les Banyamulenge en particulier elle minimise aussi les crimes commis pendent cette guerre au Congo en général alors que la guerre de 1996 est considérée comme le début d’événements douloureux au Congo. La désignation de la dite date n’est pas choisi par hasard car elle se base sur les crimes qui ont été documentés par les experts de nations unies dans le rapport mapping publié en 2010 couvrant la période entre 1993 et 2003. Logiquement les crimes à commémorer sont surtout ceux commis pendant les deux guerres 1996 et 1998, « des crimes contre l’humanité » et qui peuvent aussi être qualifiés des « crimes du génocide » après l’analyse juridique spécialisée. Néanmoins les groupes qui ont désigné la date du 2 août en référence avec le déclanchement de la deuxième guerre de 1998, ont ignoré la guerre du 1996 qui marque le début des calvaires que les congolais ont vécu et continuent à vivre jusqu’au jourd’hui.


Omission des certaines victimes et lieux des mémoires sélectifs

Le combat qui a abouti au présent résultat[3] que les Congolais en général et les victimes en particulier peuvent se soulager n’a pas été si facile. Il aurait été commencé juste après la guerre mais de façons mitigées car le régime de l’époque n’était pas favorable à la commémoration. Le combat est devenu plus au moins facile après la récompense de prix Nobel de la paix à Mukwege en 2018. Un extrait de son discours lors de la remise de prix témoigne bien l’exclusion mémorielle, en voici « dans la nuit tragique du 6 octobre 1996, des rebelles ont attaqué notre hôpital à Lemera, en République Démocratique du Congo (RDC). Plus de trente personnes tuées. Les patients abattus dans leur lit à bout portant. Le personnel ne pouvant pas fuir, tué de sang-froid. Je ne pouvais pas m’imaginer que ce n’était que le début »[4]. Ces victimes étaient en majorité les membres de communautés Bafuliro, Bavira tuées après un autre massacre des familles Banyamulenge dans le même hôpital que Mukwege parlait. La raison de choisir cet exemple pendant ce pareil événement unique, est simple pour Mukwege, il en est rescapé. Pendant plusieurs occasions les massacres contre les Banyamulenge n’ont jamais été cités alors que le document qu’il s’appuie, le rapport mapping en ont bien documentés, un extrait du document explique ceci « le 10 octobre 1996, des FAZ ont tué plusieurs centaines de Banyamulenge, dont des femmes et des enfants, dans la ville de Bukavu. Les tueries ont eu lieu principalement dans le quartier Panzi et au niveau du site de la Société nationale des chemins de fer zaïrois (SNCZ) qui sert actuellement de zone portuaire. Plusieurs membres de famille de militaires tutsi servant dans les FAZ et accusés de trahison ont été exécutés à cette occasion. Les victimes ont été tuées soit par balles soit à coups de machette »[5]. Ce massacre était survenu quatre jours seulement après celui que Mukwege a cité pendant son discours à Oslo.


Le combat pour cette journée aurait commencé dans les localités où les tueries avaient eu lieu, les commémorations étaient organisées par les survivants ou les membres de victimes, communautés, associations souvent des autorités locales pouvaient s’impliquer. Le rôle du gouvernement était très limité. En 2008 la fondation Panzi[6] fut créée par Mukwege avec l’objectif de soutenir les femmes victimes de violences sexuelles pendant les guerres. Au fur du temps la fondation a intégré la plaidoirie pour la mémoire et la justice pour les victimes. Cela avait été vite récupéré par les politiciens populistes qui jouaient sur les émotions des populations traumatisées par les guerres récurrentes surtout à l’est du pays. En 2020 deux journées ont été consacrées pour la commémoration de massacre de Makobola, un délégué de la présidence de la république originaire de Fizi était présent. La radio okapi reportait ceci « les organisateurs se sont référés au rapport Mapping pour que plus de ressources soient consacrées à la prise en charge des victimes d’atrocités; non seulement pour le cas de Makobola et de ses environs, mais aussi pour les autres massacres survenus sur l’espace Fizi-Itombwe, à Kasika, Lemera, Katogota et Mutarule… »[7]. Des raisons non encore révélées, les massacres perpétrés contre les Banyamulenge à Baraka[8], Kabela[9], Lueba[10], Mboko[11] à une distance d’un moins de cinq kilomètre de Bakobola où l’événement avait eu lieu ont été ignorés. Alors que le site de Kasika cité par les organisateurs est situé en plus cent kilomètre par rapport à Makobola. En citant encore Mutarule, Lemera et Katogota ils ignorent Kamanyola[12] situant en moins de trois kilomètre. Les messages partagés pendant ces événements laissent à penser qu’un système d’exclusion mémorielle est en construction. Contrairement au passé, celle de 2022 a pris l’allure nationale car le gouvernement central y participait massivement.


La journée était marquée par le slogan « je me souviens » sur les réseaux sociaux et les principaux lieux de mémoire cités en référence du rapport mapping. Les lieux où les massacres auraient été exécutés avec cruauté ont été cités entre autres ceux de Kasika, Mwenga, Ngenge, Kalehe, Fizi, Kilambo, Katokota, Kamanyola, Lubarika, Luberizi, Uvira, Shabunda, et même celui de Kipupu du 16 juillet 2020[13]. Parmi ces lieux des massacres cités aucun des lieux pour les victimes Banyamulenge ont été valorisés alors qu’ils ont été tuées pendant la même période et souvent les mêmes lieux. Cela ne peut expliquer autre que l’exclusion de la commémoration de victimes issues de cette communauté vulnérable en termes de la mémoire collective absorbé par la mémoire officielle. Selon les discours des personnalités qui ont joué un grand rôle pour que cette commémoration soit valorisée ils font référence aux massacres de Kasika, Makobola. Sciemment ignorant les tueries qui ont suivi le fameux discours de l’ancien vice-président Abdoulaye Yerodia Ndombasi en 1998 qualifiant les Banyamulenge « virus, un moustique et une ordure à écraser avec détermination et résolution ». Quelques exemples de massacres contre les Banyamulenge que rapport mapping a pu documenter à Kinshasa[14], Kamina[15], Katanga[16], Kassaï occidental[17] et autres en 1998 qui, malheureusement ignorés par les organisateurs.

Au sud Kivu, il est vraiment douté de citer le massacre de Kipupu qui a lieu en 2020 tout en ignorant celui de Gatumba commis en 2004 contre les réfugiés Banyamulenge, où au moins166 personnes seraient tuées une nuit seulement. En plus, la même période que le massacre de Kipupu plusieurs sources confirment les tueries systématiques des milliers de personnes issues de la communauté Banyamulenge depuis 2017[18]. Les officiels, les responsables au niveau gouvernemental, politiciens et les leaders de la société civile soutiennent cette narrative récupérée depuis la sortie de rapport mapping tout en ignorant que les Banyamulenge sont parmi les communautés les plus touchées des deux guerres.


Des traces effacées des massacres contre les Banyamulenge

Un des problèmes que les Banyamulenge font face concernant les commémorations de leurs victimes c’est le manque d’information et le non accès aux lieux de mémoire (lieux d’exécution) où leurs membres de famille ont été exécutés. La réalité s'explique par le secret auquel ces massacres auraient été planifiés, en plus les exécutions avaient eu lieu la nuit et loin de lieu de détention initiale. C’est le cas de Kamina et Lubumbashi, je cite que ceci. Cela s’ajoute du fait qu’il n’y avait aucun survivant, à Kamina par exemple où plus de trois cents jeunes non armés ont été tués. Dans plupart des cas, il n'y avait pas des survivants pour en témoigner. En plus, la majorité des auteurs occupaient toujours les postes stratégiques dans l’ancien pouvoir Kabila. Le cas de Baraka est un exemple car « en 2005, une haute autorité administrative nationale a demandé aux groupes Mayi-Mayi opérant à Baraka de déterrer les ossements des victimes et de les jeter dans le lac Tanganyika afin d’effacer toute trace des massacres »[19]. Contrairement aux autres massacres, il n'y a pas des sites mémoriaux témoignant ce qui s'est passé aux Banyamulenge et cela joue un rôle négatif à la prévention d'éventuels futurs massacres. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire des Banyamulenge, ce problème conduit au déni de cette mémoire.


Des préparatifs de la commémoration en 2023

Demain le 02 août 2023 c’est le deuxième anniversaire de la commémoration du génocide congolais depuis que cette date a été désignée. Une fois de plus, la mobilisation a pris une forme nationale et internationale. Selon les organisateurs, cette journée sera commémorée dans presque toutes les provinces de la RDC et au travers les quatre coins du monde, plusieurs villes africaines, européennes, américaines, asiatiques, australiennes. Cependant l’exclusivité mémorielle marquera toujours cette journée, ceci s’est manifestait lors du dernier jour (le 30 juillet 2023) de préparation via espace twitter auquel l’auteur de cet article avait suggéré la mémoire inclusive, c’est-à-dire inclure aussi les lieux de mémoire pour les victimes Banyamulenge parmi d’autres. Une des participants à la réunion a fait des réactions suivantes que je vous les présente en format photo ci-dessous:



Tandis que les organisateurs de la journée n’ont pas voulu commenté sur ma question alors qu’ils préconisent théoriquement la mémoire inclusive. Néanmoins, en pratique c’est autre chose, on verra peut-être demain s’ils auront le courage de valoriser toutes les victimes sans distinction ethnique.


Prosper Baseka wa Baseka

Doctorant en Anthropologie

Bircham International University



[1] Nations Unies, haut-commissariat de droits de l’homme, Rapport du Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo, Genève, 2010 [2] MUYAYA Patrick, Porte-Parole du gouvernement, Ministre de la Communication et des médias R.D https://twitter.com/PatrickMuyaya/status/1554396458882940928 , dernier accès 31 juillet 2023 [3] https://www.genocost.org/ , dernier accès 31 juillet 2023 [4] https://www.business-humanrights.org/fr/derni%C3%A8res-actualit%C3%A9s/discours-du-laur%C3%A9at-du-prix-nobel-de-la-paix-2018-denis-mukwege/, dernier accès 31 juillet 2023 [5] UN, rapport mapping, 2010, p.78 [6] https://fondationpanzirdc.org/wp-content/uploads/2019/10/Rapport-Annuel-2018-Fondation-Panzi-RDC-en-langue-francaise-Basse-version-pour-Telephone.pdf , dernier accès 31 juillet 2023 [7] Radio okapi, du 30 Décembre 2020, https://www.radiookapi.net/2020/12/30/actualite/societe/sud-kivu-commemoration-des-massacres-de-makobola [8]« Le 26 septembre 1996, avec l’aide des FAZ, des éléments armés bembe ont tué près de 300 civils banyamulenge dans la localité de Baraka du territoire de Fizi. Les victimes, parmi lesquelles se trouvaient des femmes et des enfants, ont été tuées pour la plupart à l’arme blanche. De nombreuses femmes, parmi lesquelles des mineures, ont été violées collectivement avant d’être tuées. Les tueries ont eu lieu en présence de la population qui n’a pas réagi. Les victimes venaient des villages de Bibokoboko dans les Hauts et Moyens plateaux. Leurs corps ont été enterrés dans une fosse commune à Baraka. En 2005, une haute autorité administrative nationale a demandé aux groupes Mayi-Mayi opérant à Baraka de déterrer les ossements des victimes et de les jeter dans le lac Tanganyika afin d’effacer toute trace des massacres ». Rapport Mapping, 2010, p.77 [9] « Le 17 septembre 1996, des éléments armés bembe ont tué avec l’aide des FAZ un nombre indéterminé de civils banyamulenge dans le village de Kabela du territoire de Fizi. Seuls les hommes ont été tués. Bien qu’épargnées, les femmes ont toutefois pour la plupart été victimes de viols. En septembre 1996, des éléments armés bembe ont tué un nombre indéterminé de Banyamulenge, au niveau du village de Lubonja dans le secteur de Nganja du territoire de Fizi. Les victimes étaient pour la plupart des femmes qui avaient quitté Nganja pour se rendre à Minembwe. Deux pasteurs ont également été tués au même endroit dans des circonstances similaires ». Rapport mapping, 2010, p.75 [10] « Le 29 septembre 1996, avec l’aide des FAZ, des éléments armés bembe ont tué 152 civils banyamulenge parmi lesquels un grand nombre d’enfants et femmes dans le village de Lueba, situé à 78 kilomètres au sud d’Uvira, dans le territoire de Fizi. Certaines victimes ont été tuées à coups de machette. D’autres ont été brûlées vives dans une maison incendiée à l’aide d’une grenade. De nombreuses femmes, parmi lesquelles des mineures, ont été victimes de viols collectifs ». Rapport mapping, 2010, p.77 [11] « Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1996, des éléments armés bembe ont tué près d’une centaine de civils banyamulenge en face du village de Mboko. Les victimes étaient pour la plupart des rescapées de la tuerie de Lueba que les miliciens avaient emmenées pour les expulser au Rwanda. Les femmes et les enfants du groupe ont pu atteindre le Rwanda mais les hommes ont été ligotés puis jetés dans le lac Tanganyika. Les miliciens ont épargné provisoirement quinze hommes qu’ils ont été gardés dans un camp au niveau de Mboko. Devant des témoins, les miliciens ont toutefois déclaré que ces quinze hommes seraient brûlés plus tard. Les quinze hommes ont depuis été portés disparus ». Rapport mapping, 2010, p.77 [12]« Aux alentours du 23 septembre, des FAZ ont tué au moins une quinzaine de Banyamulenge/Tutsi au niveau du poste frontière de Kamanyola. Les victimes étaient accusées de faire partie d’un groupe d’éléments armés banyamulenge/tutsi infiltrés sur le territoire zaïrois », Rapport mapping, 2010, p.76 [13] https://twitter.com/alntal/status/1554214860048809984 , dernier accès 31 juillet 2023 [14]« À compter d’août 1998 et au cours des mois suivants, des militaires des FAC ont exécuté ou torturé et soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants un nombre indéterminé de civils, dont de nombreuses personnes tutsi ou rwandaises et des personnes ressemblant à des Tutsi dans le camp Kokolo. Les victimes étaient souvent torturées dans le cachot de la 50e Brigade et les bureaux de l’officier des renseignements des forces terrestres (T2), transformés en cachots pour la circonstance. Le 19 août, plus de 160 prisonniers Tutsi ont été recensés par le CICR dans le camp Kokolo. La plupart des prisonniers étaient détenus dans des conditions propres à entraîner de lourdes pertes en vies humaines. Les femmes détenues étaient régulièrement violées, notamment lorsqu’elles allaient prendre une douche. Selon plusieurs témoins, les corps des personnes tuées ou décédées ont été brûlés ou enterrés dans des fosses communes creusées à l’intérieur même du camp ». Rapport mapping, 2010, p.162 [15] « Le 5 août 1998, les forces de sécurité restées loyales au Gouvernement de Kinshasa ont tué un nombre indéterminé de jeunes recrues militaires tutsi ou d’origine rwandaise sur la base militaire de Kamina. Les victimes n’étaient pas armées. Elles ont été tuées par balle dans de grands hangars situés au niveau des rails, près du dépôt d’armement de la base. Les corps des victimes auraient ensuite été enterrés dans la forêt environnante ou brûlés. Le nombre total de victimes reste incertain mais s’élèverait à au moins une centaine » Rapport mapping, 2010, p.167 [16]« Début août 1998, des FAC et des groupes de « Volontaires » ont arrêté les Tutsi vivant à Kalemie. Les hommes ont été détenus à la prison centrale et les femmes dans des maisons sur la colline SNCC [Société nationale des chemins de fer du Congo]. Au cours des jours qui ont suivi, plusieurs dizaines d’hommes tutsi ont été sortis de la prison centrale et conduits jusqu’au « camp marin », à proximité de l’aéroport. Les FAC les ont ensuite exécutés sommairement et ont jeté leurs corps dans une fosse commune. Après sa prise de contrôle de Kalemie, le 26 août 1998, les responsables du RCD ont fait libérer de la prison les femmes et les enfants qui s’y trouvaient encore. Ils ont aussi fait exhumer plus de 70 corps au niveau du camp marin et les ont fait acheminer par bateau jusqu'à Uvira où un monument a été érigé en leur mémoire » ; « À Moba, en août 1998, des militaires des FAC ont exécuté par balle, avec l’aide des habitants, une quarantaine de membres de la communauté tutsi, principalement des commerçants et des étudiants », Rapport mapping, 2010, p.162 [17]« Entre août 1998 et janvier 1999, à Kananga, des FAC de la 20e brigade ont fait disparaître environ 80 militaires tutsi mis hors de combat et tué au moins sept militaires ex-FAZ désarmés et un nombre indéterminé de civils, accusés pour la plupart de collaborer avec l’APR et l’ANC. Les exécutions ont eu lieu dans le camp de l’École de formation des officiers de Kananga (EFO). Les corps des victimes ont ensuite été mis dans des sacs et jetés dans la rivière Lulua. Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1998, par exemple, 10 personnes ont été sorties deleurs cachots du camp EFO et tuées à coups de marteau », Rapport mapping, 2010, p.169 [18] Delphin Ntanyoma, Under the shadow of violence: slow genocide of the Banyamulenge in Eastern DRC, International Institute of Social Studies (ISS), ISS working papers. General series, volume 682, https://pure.eur.nl/en/publications/under-the-shadow-of-violence-slow-genocide-of-the-banyamulenge-in dernier accès en ligne 31 juillet 2023 [19] Rapport Mapping, 2010, p.77

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